Diabète: définition, symptômes et traitement médical

Diabète: définition, symptômes et traitement médical

Glucomètre et sucre, image représentant le diabète, ses symptômes et traitement.

Épidémiologie

En France, plus de 90% des personnes atteintes de cette maladie sont des diabètes de type 2. Sa prévalence augmente avec l’âge et survient le plus souvent aux alentours de 50 ans. À âge égal, cette prévalence est plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Sur les dix dernières années, le nombre de personnes traitées a augmenté en moyenne de 5% par an.

Causes du diabète

L’augmentation du taux de personnes touchées est due à la qualité de l’alimentation. En effet, la consommation accrue de sucre, de mauvaises graisses et d’alcool contribue à augmenter les facteurs de risque. Additionnée aux comportements nocifs pour la santé comme la sédentarité ou le tabagisme, cela crée dans notre organisme un terrain propice au développement de diverses maladies chroniques.

Qui plus est, ce sont les patients avancés en âge, étant en surcharge pondérale ou obésité qui déclenchent un diabète de type 2.

Rappels : le glucose

Le glucose est un nutriment énergétique. Il se stocke dans le foie et les muscles sous forme de glycogène. La glycémie, autrement dit le taux de glucose sanguin, se régule grâce à la sécrétion d’une hormone pancréatique prénommée l’insuline. Cette dernière représente la clef qui permet au glucose d’entrer dans les cellules de notre corps. Elle inhibe la mise à disposition du glucose et favorise son stockage.

Le fonctionnement de la pathologie

Stade 1

Après l’ingestion d’un repas, les cellules Bêta des ilots de langerhans pancréatiques sécrètent de l’insuline. Cette dernière permet la distribution du sucre excédentaire sanguin à destination des cellules de l’organisme. Pour un patient diabétique, donc insulino-résistants, l’accumulation des graisses dans les tissus adipeux peut devenir inflammatoire. Cette lipotoxicité enclenchera la production de cellules graisseuses.

Ces dernières transportent l’inflammation dans le sang et favorisent la porosité intestinale. Cette inflammation chronique désorganisera le processus de régulation de la glycémie en provoquant une baisse de la sensibilité au glucose. C’est ainsi que se développe l’insulino-résistance. Cette phase est appelée le pré-diabète et peut être modifiable en pratiquant une activité physique et en adoptant un rééquilibrage alimentaire.

Stade 2

Phase irréversible dans l’avancée de cette pathologie. La quantité d’insuline produite par le pancréas est doublée pour réguler la concentration anormale de glucose sanguin. Les glandes pancréatiques sécrétant l’insuline s’épuisent. Il s’en suit une intolérance au sucre par défaut de sécrétion d’insuline.

Les signes de la maladie

Le dépistage se fait généralement lors d’un contrôle de routine. En effet en dehors des complications qu’induit la pathologie, il est peu symptomatique. Les signes cliniques liés au surpoids ou à l’obésité sont importants pour le dépistage. 1

Syndrome polyuro-polydipsique

Les signes et symptômes du diabète de type II sont dominés par ce qu’on appelle le syndrome polyuro-polydipsique. La polyurie qui n’est autre que le fait d’uriner fréquemment. Cette polyurie entraine de grosses pertes en eau provoquant la polydipsie caractérisée par la soif qui augmente.

Amaigrissement

On observe également un amaigrissement chez les patients en phase de découverte ainsi qu’une tendance à la polyphagie. La polyphagie se caractérise par une faim excessive avec absence de sensation de satiété. Les patients mangent beaucoup ayant très faim, sans forcément subir une prise de poids.

Asthénie

De part cet amaigrissement, il s’en suit une asthénie ou fatigue intense correspondant à une mauvaise utilisation des glucides issus de l’alimentation. A cela s’ajoute la perte en protéines tissulaires.

Surcharge pondérale localisée sur la sangle abdominale

Le surpoids ou l’obésité caractérisés par une masse grasse localisée sur la sangle abdominale représentent deux facteurs favorisant le diabète de type 2.

Bilan

Si vous constatez certains de ces signes, inutile de s’alerter trop vite. Il est recommandé de demander conseil à votre médecin qui lui, réalisera les bilans nécessaires au diagnostic.

C’est généralement une fois que la glycémie à jeun dépasse les 3g/L, que l’on constate l’apparition de ces signes jusqu’à parfois diagnostiquer la maladie de façon un peu trop tardive.

En effet, lorsqu’il se déclenche après plusieurs années de résistance à la glycémie, il ne peut se guérir. En revanche, la prise en charge reste importante pour éviter les complications qui lui sont associées (Infections, Accidents Cardiovasculaires (AVC), Infarctus du myocarde, Hypertension artérielle, amputations…).2

Diagnostic

Hyperglycémie

La mesure de la glycémie est un examen qui affirme le diagnostic du diabète. C’est un outil de mesure utilisé le plus souvent en première intention. En effet, cette dernière nous donne un retour de façon immédiate sur l’état de la concentration en glucose de la voie sanguine. 3

Ci dessous, les valeurs seuils déterminant le diagnostic :

  • Glycémie à jeun > 1,26g/L
  • Glycémie à n’importe quel moment de la journée > 2g/L
  • 1,1< glycémie < 1,26 : on peut supposer une intolérance au glucose. Pour ces patients on pratique un test de tolérance orale glucose (TTOG, HPOG hyperglycémie orale provoquée).4

Le dextro

La glycémie capillaire ou « dextro » dans le cadre de la surveillance de cette pathologie s’effectue par le prélèvement d’une goutte de sang capillaire au bout du doigt. Le sang se dépose sur des bandelettes à la glucose réductase. La lecture se fait par un appareil qu’on appelle le glucomètre.

Dosage de l’hémoglobine glyquée

Une autre méthode de découverte est possible grâce au dosage sanguin de l’hémoglobine glyquée. Cette dernière résulte de la fixation d’une molécule de glucose sur les chaines de globines. Ce dosage n’est autre que le reflet de l’équilibre glycémique sur les 3 derniers mois. Il nous indique donc la régularité des glycémies sur plusieurs semaines antérieures à l’examen. La valeur normale de l’hémoglobine glyquée est inférieure à 6%. Afin d’éviter les complications, l’objectif pour les diabétiques est de ne pas dépasser les 7%.

Glycosurie

La glycosurie est caractérisée par la présence de sucre dans les urines. Son apparition est liée à un taux de glucose dans le sang trop important. Chez des sujets sains elle est strictement nulle.

Cétonurie

La cétonurie est représentée par la présence anormale de corps cétoniques dans les urines. On utilise des bandelettes réactives qui détectent l’acéto acétate. Si le test est positif, le diabète n’est pas systématique.

Dosage de l’insuline et du peptide C

Ces dosages permettent de faire la différence entre le diabète de type I et celui de type II. Ils sont effectués dans le cadre d’une hyperglycémie orale provoquée. Une insulinémie basse ou nulle ne présentant pas de variation est suggestive du type I.

Si le dosage du peptide C est inférieur à la norme : 0,8g/L, cela confirme l’insulinopénie. C’est à dire que la production d’insuline est insuffisante voire nulle. Ce qui favorise la survenue de cette forme. Le peptide C permet de lier les chaines a et b de l’insuline puisqu’il assure le transport et le pliage de l’insuline dans les cellules pancréatiques.

Complications

Les complications du diabète de type 2 sont multiples. On peut les diviser en deux parties avec d’une part les complications aigües et d’autre part les complications chroniques. 5

Complications aiguës

  • Les hypoglycémies : malaises, maux de tête
  • Décompensation hyperosmolaire (personne âgée déshydratée, hyperosmolarité, hyperglycémie et glycosurie).
  • Acidose lactique ( acidose métabolique : pH< 7,38 dû à une accumulation de lactate)

Complications chroniques

  • Les macroangiopathies : plaques d’athérome dans les gros vaisseaux du cœur (angor, infarctus), du cerveau (AVC, AIT), des jambes (AOMI: artériopathie obstructive des membres inférieurs). 678
  • Les microangiopathie : au niveaux des petits vaisseaux, des yeux (rétinopathie, cataracte), des reins (néphropathie, insuffisance rénale), des nerfs (neuropathie diabétique).

L’hypoglycémie

Bien que la caractéristique principale du diabète de type 2 est l’hyperglycémie, l’hypoglycémie fait aussi partie des complications les plus souvent observées chez les diabétiques. Une hypoglycémie caractéristique est inférieur à 0,6g/L. Les symptômes sont spécifiques; une pâleur, des tremblements, des sueurs, des palpitations, les mains moites, une faim importante, des troubles visuels, de la fatigue, des vertiges et enfin des difficultés de concentration…

En plus des précédents symptômes, l’hypoglycémie peut s’aggraver jusqu’au coma, à la crise convulsive, à d’éventuelles chutes ou accident de la route au volant, en crise de stress pouvant dégénérer en AVC ou infarctus.

Quels traitements ?

Cas urgent d’une hypoglycémie

Sur un sujet conscient

Lors d’une hypoglycémie, sur un sujet conscient, le premier geste est de stopper l’éventuelle activité physique en cours. Dans un second temps, il faut resucrer le patient avec 15 grammes de sucres qui équivaut à trois sucres ou un verre de jus de fruit. On laisse agir pendant dix minutes puis on propose au patient un repas ou une collation. On contrôle la glycémie 15 minutes après l’hypoglycémie afin de s’assurer de sa stabilité.

Sur un sujet inconscient

Dans le cas où le sujet est inconscient, il faut tout de suite reproduire les gestes de premiers secours en installant le patient en position latérale de sécurité. On mesure la glycémie si possible. On injecte du glucagon (molécule ayant l’effet inverse de l’insuline) en intra-musculaire et on appelle le Samu.

Médication orale

En dehors du rééquilibrage alimentaire, le patient se voit prescrire des antidiabétiques oraux qui sont de différents types :

  • Pour l’Insulinorésistance, prescription de biguanide, de metformine en première intention. Surtout quand le patient est en surcharge pondérale. Les traitements aident le glucose à entrer dans les cellules.
  • En cas d’augmentation de l’insulinosécrétion, prescription de sulfamides hypoglycémiants et de glimides.
  • Lors de la diminution de l’absorption du glucose au niveau digestif, prescription d’inhibiteur de l’alpha glucosidase.
  • Lorsque les traitements oraux ne fonctionnent plus et afin de reproduire les sécrétions pancréatiques, on met en place l’injection de TTT soit d’insuline sous deux formes. D’une part, le bolus pour faire face à l’ingestion de repas. D’autre part, la basal pour permettre au corps de fonctionner. Le tout est de bien vérifier que la basal couvre les besoins de base du patient. Il faut pour cela, l’éduquer à adapter ses doses, à autocontrôler sa glycémie et à varier les sites d’injection pour éviter les lipodystrophies.

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